Commençons par le début...

La première chose que l'on fait quand vous arrivez pour un nouveau travail, c'est de vous attribuer un bureau! Le mien est le 2008C et malheureusement il est sans fenêtre mais bon on ne peut pas tout avoir! 



Ensuite, Phil m'a fait faire le tour des bureaux pour me présenter. Le jour suivant, j'ai enfin vu Alexandre Zerbini, le chercheur avec qui je suis venue collaborer dit Alex (pour la suite). Alex est brésilien mais travaille aux Etats-Unis depuis presque 20 ans. Il étudie le suivi de populations, l'estimation d'abondance des cétacés et est impliqué dans de nombreux projets scientifiques sur le suivi par satellite des grandes baleines. Il est membre du Comité Scientifique de la Commission Baleinière Internationale, la CBI, et aussi membre du Groupe de Spécialistes des Cétacés de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).


Quand vous commencez un projet scientifique, la première chose à définir sont les questions que l'on se pose, les hypothèses que l'on propose.  Pour répondre à ces questions, on a besoin de données évidemment et c'est là que tout commence!

Dans un premier temps, voilà sur quoi je travaille depuis mon arrivée :

1. Préparer et envoyer le document qui formalise un "accord mutuel". Comme vous le savez peut-être j'ai déjà collecté des données à Madagascar pendant mes années de thèse mais pour répondre à ma question il m'en fallait d'autres ! Des chercheurs ont accepté de partager leurs données (sinon je n'en serais pas là...) mais pour certains, bien que j'ai leur accord, ils ne me les ont pas encore envoyées. Et oui parfois c'est un peu plus compliqué... 

La condition nécessaire pour avoir ces données ?

Et bien c'est la signature d'un document décrivant un accord entre les différentes parties qui va définir les tenants et les aboutissants du projet et l'utilisation des données selon des points bien précis. Les données sont souvent utilisées dans d'autres études, en général, par des étudiants en master ou en thèse ou bien vont l'être dans de futurs projets alors il ne faut pas que les études se chevauchent ! D'où le besoin de savoir qui fait quoi avec quoi !    

2. Obtenir le maximum de données possibles. C'est bien l'idée quand on a un projet d'étude comparative ! Le but est d'avoir des données dans l'ensemble des différentes zones de reproduction des baleines à bosse de l'hémisphère sud. Petite carte récapitulative? Oui c'est mieux...




Comme  vous le savez sans doute maintenant, les baleines à bosse viennent se reproduire et mettre bas dans des eaux chaudes le long de l'Equateur. Toutes les surfaces bleues qui sont représentées sur carte ci-dessus, sont ce que la CBI (Commission Baleinière Internationale) a désigné comme populations ou stocks reproducteurs de baleines à bosse dans l'hémisphère sud. Les baleines à bosse y sont largement présentes durant les périodes de reproduction et de mise bas pendant l'hiver austral. Ces stocks sont nommés de A à G. Sans rentrer dans les détails, car ce n'est pas le sujet de mon étude, c'est la même chose pour les zones d'alimentation, nommées de I à VI. 


Le but est donc d'avoir des données pour chacune de ces zones (A,B, C etc..). Comme je vous l'ai dit précédemment, j'ai déjà des données (ou en tout cas les accords verbaux). Un des intérêts à venir dans ce laboratoire pour travailler avec Alex, c'est qu'il a une grande connaissance des cétacés et en particulier des grandes baleines depuis très longtemps. Il a construit de nombreuses collaborations, a participé à des dizaines de projets dans le monde entier, ce qui lui confère une très grande légitimité et une réputation dans le domaine. C'est un gage de confiance ! Récupérer d'autres données dans des zones où j'en avais peu ou pas, c'est tout de suite plus facile ! 



Si nous suivons l'ordre des stocks de notre carte, j'ai des données pour le Brésil (stock A, A. Zerbini, Institut Aqualie), le Gabon (stock B1, H. Rosenbaum, WCS), Madagascar (stock C3, "moi", O. Adam, Sorbonne Université, Cetamada, S. Cerchio, New England Aquarium), l'Australie de l'Ouest (stock D, M. Double, Andrews-Goff, AAD), l'Australie de l'Est (stock E1, M.Double, V. Andrews-Goff, ADD) et la Nouvelle Calédonie, qui correspond à l'ouest du Pacifique/Océanie (stock E2, C. Garrigue, Opération Cétacés), et quelques trajectoires mais peu dans l'Est du Pacifique Sud (stock G, A. Friedlaender, UC Santa Cruz). 

Maintenant le but est donc de monter des collaborations additionnelles pour avoir des données supplémentaires ou complémentaires ! 

Attendons un peu...mais cela à l'air bien parti ;-)

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